La Libanaise de 23 ans a dominé, deux manches à zéro, la Taïwanaise Lo Chia-ling, en 8e de finale du tournoi olympique féminin (-57 kg) de taekwondo. Elle disputera son quart de finale ce jeudi vers 16h45 (heure libanaise).
OLJ / Par Gabriel BLONDEL, le 08 août 2024 à 14h30
Le Liban n’a pas encore dit son dernier mot dans ces JO. Dernière représentante du pays du Cèdre à Paris-2024, Laetitia Aoun entrait en lice ce jeudi à 12h30 (heure de Beyrouth) pour faire vivre l’ultime espoir de médaille restant au pays du Cèdre dans ces olympiades. Classée 11e sur les 16 participantes alignées au départ de ce tournoi de taekwondo féminin dans la catégorie des moins de 57 kg, la Libanaise de 23 ans était opposée pour son premier combat à la Taïwanaise Lo Chia-ling, classée au septième rang mondial et médaillée de bronze il y a trois ans aux Jeux de Tokyo. À 22 ans, elle avait également remporté l’argent aux championnats du monde en 2022 et en 2023.
Deux coups de pied à la tête
Mais Laetitia Aoun est loin de s’être laissé impressionner par le palmarès de son adversaire. Visage concentré, elle a mené son combat de « pieds » de maître en l’emportant deux manches à zéro (4-2, 3-2). Sous les consignes et les encouragements nourris de son entraîneur français David Sicot, elle a su trouver l’ouverture par deux fois face à son adversaire en lui assénant deux coups de pied à la tête à la fin de chaque round. De quoi la voir être créditée coup sur coup de trois points après la validation de ces gestes décisifs par le corps arbitral (le premier d’entre eux grâce à l’aide de la vidéo) et de prendre une avance décisive dans chacune des deux manches.
Le but d’un combat de taekwondo est de toucher son adversaire au buste ou à la tête à l’aide de ses pieds ou de ses poings. Il se joue au meilleur des trois rounds, durant deux minutes chacun. Un point est marqué pour un coup de poing au corps, tandis qu’un coup de pied sur la même zone rapporte deux points. Mais si celui-ci est donné au niveau de la tête, l’auteur du geste engrange trois points, comme ce fut le cas sur ce combat pour Laetitia Aoun. Quatre points sont attribués pour un coup de pied retourné au plastron, cinq points pour le même coup à la tête.
C’est ainsi que la licenciée du club Mont La Salle (Aïn Saadé, Metn), a fait la différence face à la Taïwanaise, impuissante malgré ses tentatives répétées pour combler son retard au score. Après des dernières secondes étouffantes, lors desquelles Laetitia Aoun a écopé de deux points de pénalités pour manque de combativité alors qu’elle tentait de gérer son avance, la jeune Libanaise a pu lever les bras sous les hourras du public, et en particulier du petit clan de supporters libanais présents dans les travées du Grand Palais. Son nom a même été scandé par une large partie des spectateurs lors du second round.
Forte de cette victoire, elle remontera sur le ring ce jeudi aux alentours de 16h45 (heure de Beyrouth) face à la Macédonienne Miljana Reljikj, victorieuse à l’arraché de son duel contre la Britannique Jade Jones (2-1), double championne olympique en 2012 et en 2016. Une surprise qui pourrait profiter à la Libanaise, mieux classée que sa future adversaire sur le papier. En cas de succès en quart de finale, elle serait assurée de disputer a minima une finale en cas pour la médaille de bronze, si elle venait à s’incliner en demi-finale. Mais même en cas de défaite au tour suivant, son aventure ne s’arrêtera pas là, puisqu’elle pourra passer par les combats de repêchage pour espérer décrocher la seconde médaille de bronze mise en jeu, à l’image des autres sports de combat présents aux Jeux olympiques.
Un espoir de médaille toujours permis
Qualifiée depuis le 17 mars dernier, après avoir remporté, en Chine, le tournoi de qualification (TQO) de la zone asiatique, Laetitia Aoun a la lourde tâche de maintenir en vie la dernière chance de médaille du Liban dans ces Olympiades, à la suite des éliminations successives de ses huit compatriotes ayant défendu les couleurs du Liban à Paris. Mais alors que le pays est orphelin d’une médaille olympique depuis 1984, et le bronze décroché par Hassan Béchara en lutte gréco-romaine aux Jeux de Moscou, cette qualification en quart de finale est plus que jamais synonyme d’espoir pour la délégation libanaise.
Laetitia Aoun est, par ailleurs, la deuxième athlète libanaise à concourir dans la prestigieuse enceinte du Grand Palais, devenu l’antre du taekwondo après avoir abrité pendant une semaine les épreuves d’escrime auxquelles avait participé le tireur libanais Philippe Wakim en fleuret individuel, éliminé au premier tour face à un autre Taïwanais, Chen Yi-tung sur le score de 15-13.
Le taekwondo, art martial coréen, est apparu au programme officiel des Jeux olympiques en 2000 à l’occasion des Jeux de Sydney. Troisième Libanaise à avoir directement obtenu son billet pour Paris-2024, Laetitia Aoun est la deuxième taekwondoïste à défendre les couleurs nationales dans cette discipline, douze ans après la participation d’Andrea Paoli aux Jeux de Londres.
Article originally published on https://olj.me/1423145?t=46-120757-whatsapp
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